Bonjour à tous. Pour les amateurs des aventures de Tintin, j’ai une grande nouvelle : je crois avoir retrouvé la Syldavie du sceptre d’Ottokar!! En fait, de nos jours, on l’appelle la Roumanie… J’y suis allé au mois d’Août dernier. J’ai fait le voyage par le biais de la compagnie WizzAir (vol charter au départ de Beauvais, pas cher si vous vous y prenez à l’avance et avec des vols en semaine plutôt que les week-end) jusqu’à l’aéroport international de Cluj-Napoca.
Atterrissage sous un joli ciel bleu ensoleillé. Direction le loueur de voitures avec qui j’avais préparé ma location par Internet : pas déçu! Ce que j’avais était conforme à ma demande et j’ai même eu le droit à une petite ristourne après que l’on ai discuté sur son pays et ce qu’il y avait à visiter. Pour info, pas besoin de faire du change à l’avance ou sur place : il vaut mieux retirer sur place et payer par carte bancaire. La Roumanie est certes entrée dans l’Union européenne mais elle n’a pas encore adopté l’Euro. Toutefois, mon loueur de voiture les acceptait quand même! J’ai ensuite fait 3 heures de voitures pour arriver vers les Carpates, dans la région des Maramures en Transylvanie, à la frontière avec l’Ukraine. Très honnêtement, je pense que le voyage aurait pu être fait en moins de temps mais la conduite est un peu difficile, comme je vous l’expliquerai plus tard. J’avais opté pour le trip « roots » plutôt que la visite de Bucarest. Les Maramures, c’est ce que vous verrez appelé le « pays du bois » dans les guides. C’est effectivement la matière première de bons nombres de constructions et les forêts sont implantées partout dans le paysage local. Ce matériau est toujours très utilisée puisque, aujourd’hui encore, lorsque vous traversez un village, vous voyez une espèce de crucifix en bois peint dans les jardins et un portail d’entrée en bois sculpté qui, plus il est travaillé, témoigne de la richesse de son propeiétaire.
Les dernières heures de voyage en voiture ont été fatigantes : les routes étaient toutes défoncées avec des nids-de-poule incroyables et, parfois, le ravin était très proche, sans protections… La conduite était donc sportive d’autant que le risque pouvait prendre des formes inattendues : au détour d’un virage très sec, je suis tombé nez-à-nez avec une charrette tirée par un cheval et qui transportait du foin! Plus de peur que de mal… En plus de tout ça, il ne faut jamais baisser sa garde car il convient de faire très attention aux autres conducteurs qui roulaient sans respecter les limitations de vitesse et qui se font pressants lorsqu’ils se collent derrière vous. On peut aussi être surpris par les nombreux moyens de locomotion non identifiés qui débouchent devant vous et qui vous font piler net pour ne pas les percuter !
Une fois arrivé dans ma pension, j’ai rencontré des gens très accueillants et qui, pour beaucoup d’entre-eux, parlaient français pour avoir vécu dans l’Hexagone auparavant. J’ai été accueilli par un verre d’alcool de prune (« tuica ») et une part de chou farci…Dur… L’hospitalité n’est en tout cas pas un vain mot puisque le soir même, j’ai été convié à la fête organisée en l’honneur de la fille de mes hôtes qui allait se marier. Tout le village était présent. Nous avons mangé des saucisses grasses et dodues appelées « mititei » et bu énormément de verres d’alcool de prune et de cerise autour du feu. Même si c’était excellent, il a parfois été difficile de tenir la cadence, d’autant que la tradition fait que nous avons passé notre temps à porter des toasts pour les mariés… Fin de soirée difficile, vous pouvez l’imaginer. Le lendemain, j’ai pu assister à une partie du mariage. Il faut tout d’abord se souvenir que les roumains sont majoritairement des chrétiens orthodoxes très croyants et pratiquants.
Ainsi, même si le village pouvait paraître pauvre, les églises (car il y en avait trois pour ce petit village) étaient richement décorées et parfaitement entretenues. Les membres de la famille qui m’hébergeait étaient d’ailleurs parmi les plus importants donateurs. L’intérieur des églises est recouvert de feuilles d’or et il est beaucoup plus chargé que ce que l’on trouve dans la majorité de nos églises.
Les familles des futurs mariés se sont d’abord retrouvées chez les parents de la mariée où, les uns après les autres, les proches sont venus évoquer leurs souvenirs communs devant les mariés, assis devant une table couverte de gâteaux et…d’alcool de prune ! Après chaque évocation, tout le monde levait son verre. Il est à noter que, dans cette cérémonie, les femmes ont leur place, ce qui n’est pas le cas habituellement. En effet, culturellement, les femmes sont souvent cantonnées au rôle de maîtresse de maison. C’est assez choquant lorsque l’on arrive mais il convient de s’adapter : j’ai commis certaines maladresses en voulant participer à la cuisine ou aux tâches ménagères. On m’a fait comprendre que ce n’était pas à l’homme de s’en occuper et que j’allais « vexer les femmes » qui semblaient réellement tirer une vraie fierté de leurs conditions… Ils m’ont expliqué qu’il y a un mot en roumain qui désigne la maîtresse de maison : « gazda ». C’est quasiment un honneur que de se faire appeler ainsi. Il vaut donc mieux le savoir pour ne pas commettre d’impair, surtout avec la vieille génération qui tient beaucoup au respect des us et coutumes…
Bref, pour en revenir au mariage, certaines femmes avaient revêtu le costume traditionnel : jupe longue évasée et colorée (rouge ou verte), chemisier blanc brodé et fichu sur la tête. Les mariés et la famille sont ensuite partis en cortège jusqu’à l’église, salués par tous les habitants du village qui se mêlaient à la liesse du moment. La cérémonie a duré plus d’une heure et, après cela, la famille est partie faire la fête dans une salle réservée pour l’occasion.
De mon côté, j’ai profité de mon séjour pour aller faire un tour dans les environs et, malgré les découvertes parfois un peu tristes (déchetterie à ciel ouvert, carcasses de voitures abandonnées), la majorité des paysages était tout simplement grandiose : cette région est toujours verte et les points de vue sont grandioses. Seul petit conseil : attention aux ours!! Renseignez-vous auprès des habitants avant d’enfiler vos chaussures et vos sacs à dos, on ne sait jamais. Pour le reste, j’en ai vraiment pris plein les yeux et plein le nez avec toutes les fleurs ouvertes partout autour de moi! Il y avait également plein de meules de foin, telles que je me les imaginais dans la campagne française des années 20, loin des bottes rectangulaires actuelles. Au contraire, on aurait dit qu’un géant avait planté une énorme fourchette et que, autour de son axe, tout le foin était venu s’accumuler, faisant une sorte de cône. C’était vraiment joli et bucolique !
La famille qui m’accueillait a également eu la gentillesse de m’emmener voir, du côté de Sighetu-Marmatiei le monastère de Barsana. Assez impressionnant : les clochers en bois noirs sont tout simplement gigantesques ! Je ne m’étais sans doute pas bien renseigné mais ce lieu a l’air d’être bien connu des touristes.
Mon périple chez mes hôtes touchait à sa fin, ils avaient bien mérité que je les laisse profiter de ces réjouissances familiales entre eux… Je suis donc parti en direction de la ville de Cluj-Napoca où j’allais passer les derniers jours de mon séjour roumain avant de reprendre l’avion, direction la France. Ceux qui le souhaitent pourront lire l’histoire de ce séjour dans le billet « au coeur de la Transylvanie ».
Article mis à jour le 01/09/2023 - Signaler un abus
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