Après avoir passé une superbe semaine de vacances en Istrie, je vous raconte ce qu'il y a faire et voir dans cette région de Croatie
Voici le récit de mon séjour en Croatie, à la fin du mois de septembre.
Je suis parti dans un hôtel club situé dans la région de l’Istrie. Cette région géographique, majoritairement croate, voit son territoire partagé avec l’Italie et la Slovénie. Ouverte aux deux-tiers sur l’eau, ses côtes baignent dans la Mer Adriatique en partant du Golfe de Trieste jusqu’à la Baie de Kvarner, que tout le monde connaît, bien entendu…
Fondée au IVème siècle, la ville a connu un essor et une expansion liés à son commerce avec Venise. Ancienne île, elle a conclu un accord avec la Sérénissime pour se défendre des pirates. Les Vénitiens ont donc fortifié la ville pour qu’elle puisse résister aux différents assauts des pirates mais aussi des Génois. Dans les décennies qui suivirent, ses chantiers navals furent rudement concurrencés par ceux de Pùla qui finirent par la supplanter.
Par la suite, et comme le reste de l’Istrie, Rovinj a connu des périodes mouvementées : d’abord sous tutelle autrichienne, elle passa aux mains de la France avant de revenir sous domination autrichienne, puis elle passa à l’Italie puis à l’ex-Yougoslavie avant d’accéder à son indépendance.
Une des curiosités à ne pas louper est la cathédrale Sainte-Euphémie qui se trouve sur les hauteurs, dominant la ville. Construite au début du dix-huitième siècle, elle est présentée comme étant le plus grand édifice de style baroque de toute la région istrienne. L’époque de sa construction coïncide avec l’âge d’or de la ville lorsqu’elle était la tête de pont de la flotte vénitienne et elle marquait la région de sa gloire.
La basilique est donc consacrée à Sainte-Euphémie, martyre chrétienne, dont la légende raconte que la dépouille a réapparu un soir de tempête au large de Rovinj après qu’elle ait disparue de Constantinople où elle était enterrée. Elle a ensuite été transférée dans l’église qui a précédé l’actuelle cathédrale. Le tombeau se trouve aujourd’hui derrière l’autel de droite.
La cathédrale comporte un campanile construit sur le modèle de celui de la basilique Saint-Marc de Venise. La girouette placée à son sommet représente Sainte-Euphémie. Il faudra également aller visiter l’intérieur de la cathédrale pour y découvrir une statue de Saint-Georges terrassant le dragon et d’imposants tableaux.
Outre la cathédrale et la petite promenade agréable à faire sur les hauteurs de la villen, on peut toujours admirer le joli port de pêche méditerranéen aux bateaux multicolores d’où partent également des expéditions en direction des treize petites îles du coin.
Il faut également aller voir l’arc de Balbi construit sur l’emplacement de l’une des anciennes portes de la ville. Trois portes sur les sept qu’elle comptait sont encore debout. Très lié à l’histoire qui unit la ville et la Cité des Doges, l’arc porte une représentation du lion ailé, emblème de Venise.
La ville propose également un aquarium municipal, l’un des plus vieux de Méditerranée. Je ne suis pas allé le visiter, je ne saurai donc pas vous le conseiller.
Cette ville date de plus de trois mille ans. Les vestiges romains présents sur le site attestent de l’importance de cette place, capitale administrative d’une région romaine dès le premier siècle. Il en reste des traces un peu partout, notamment de magnifiques édifices.
Le monument le plus célèbre de Pùla est sans aucun doute le superbe amphithéâtre romain, l’un des mieux conservés de la Méditerranée. Il ne faut vraiment pas passer à côté, que vous soyez sensibles à l’histoire ou non. Construit par l'empereur Auguste au Ier siècle, il a été entièrement reconstruit par Vespasien en 79 après Jésus-Christ.
C’est l’un des plus grands amphithéâtres construits par les romains : haut de trente-cinq mètres, il pouvait accueillir jusqu’à 24 000 spectateurs lors des spectacles de gladiateurs. Pour le confort des spectateurs, il pouvait être couvert par des énormes toiles tendus au-dessus des têtes, d’une extrémité à l’autre. Les sièges de pierre des spectateurs ont été démolis au Moyen-âge pour fournir des matériaux destinés aux autres bâtiments de la ville.
Comme je le disais, la ville regorge de monuments hérités de son histoire :
Pour compléter votre visite, n’hésitez pas à aller faire un tour dans le musée archéologique de Pùla qui présente de belles pièces, provenant d'époques allant de la Préhistoire jusqu’au Moyen-âge.
Pour ceux qui voudraient également profiter de la ville, il faut savoir qu’elle est réputée pour la densité de sa vie culturelle. L’amphithéâtre est par exemple régulièrement utilisé pour des festivals, représentations ou concerts. Renseignez-vous avant d'arrivez sur place, vous pourrez peut-être réserver vos places pour des évènements intéressants.
Mais Pùla, c’est aussi des rues animées, des bons restaurants, des bars… je vous parlerai plus tard des spécialités culinaires de la région à découvrir.
Etant donné l'emplacement géographique de l'Istrie, ce serait dommage de ne pas profiter de son littoral pour se baigner !
Notre hôtel, le Bi-Village Resort, est un club de vacances 4 étoiles édifié entre Pùla et Rovinj, à l’époque de Tito et de l’ex-Yougoslavie pour les cadres du parti communiste en vacances. Dit comme ça, ça fait pas rêver, mais nous y avons passé un excellent séjour. J'ai particulièrement apprécié l'accès à une plage privative, qui comprenait même un mini parc aquatique.
Le cadre de notre résidence reflétait parfaitement ce qu’est la Croatie : une région splendide et très verdoyante. Un chemin serpentant à travers le parc arboré descendait jusqu’à la mer. La plage (de galets ronds) était en pente douce puis descendait très rapidement de manière abrupte.
Et l’eau !!! Quel bonheur de voir une eau aussi transparente !! Très honnêtement, je n’avais pas encore eu l’occasion de voir une mer aussi jolie et qui donnait autant envie de se jeter dedans. C’est un vrai régal pour les baigneurs en herbe comme moi puisque, avec un simple kit masque, palmes et un tuba, j’ai pu admirer facilement la faune aquatique du bord de mer : petits poissons et … un poulpe ! Il est venu me saluer tout tranquillement, pas trop perturbé par ma présence…
La grande majorité des plages est composée de galets mais la région de Pùla propose la seule vraie plage de sable de la zone : la plage Debeljak. Il vous faudra quand même être véhiculés car il n’y a pas de transports prévus et elle se situe environ à une vingtaine de kilomètres de Pùla. Nous avons eu la chance d’y aller car c’était inclus dans le circuit que nous avions choisi à l’hôtel.
C’est une jolie plage qui se trouve dans une baie. La partie composée de sable n’est quand même pas immense mais la mer est superbe. Ca fait quand même du bien de ne plus marcher sur les gros galets que l’on trouve partout ailleurs. On y arrive après avoir traversé une forêt. Plusieurs bateaux de plaisance viennent y mouiller.
Sur la route, notre guide nous a montré rapidement la réserve naturelle de Donji Kamenjak situé vers Premantura, au sud de Pùla. Il peut faire l’objet d’une visite pour ceux qui le souhaitent. Les gens du coin, surtout les jeunes téméraires, s’y rendent pour faire des concours de saut dans la mer depuis les falaises.
La nourriture m’a beaucoup rappelé celle des pays slaves, ce qui, fort logiquement, est complètement normal…
Ainsi, des plats en sauce, des goulasch, des petites saucisses aux herbes étaient à la carte un peu partout. Mais il y avait également une des spécialités de l’Istrie : une soupe de légumes et de haricots appelée « menestra » et qui ressemble beaucoup au minestrone de l’Italie voisine. Et c’est d’ailleurs ce qui caractérise la cuisine de l’Istrie : elle a su prendre en compte les diverses influences slaves et latines et les marier entre elles.
La cuisine croate propose des plats à la truffe. Encore faut-il savoir les cuisiner correctement, ce qui n’était pas le cas d’un petit restaurateur du bord de mer qui nous avait servi des pâtes aux truffes qui avaient un fort goût de gaz… Mais, optimistes par nature, nous avons renouvelé l’expérience deux jours plus tard dans un restaurant plus élaboré et dont le chef cuisinier nous a définitivement réconcilié avec cette recette !
L'Istrie utilise aussi sa proximité avec la mer pour offrir des plats à base de poisson et… de poulpe (celui que j’ai croisé en me baignant à eu de la chance !). Vous trouverez un peu partour des assiettes de sardines ou poulpes frits, ou encore d'anchois marinés. Je vous conseille le risotto à la seiche : un régal…
Quoi qu’il en soit, les repas étaient très souvent copieux et assez caloriques.
Ne cherchez pas d’eau du robinet à table : il n’y a que de l’eau minérale… et du vin ou de la bière ! Vous pouvez toutefois boire l’eau du robinet, elle n’est pas impropre à la consommation. Mais il s’agit juste d’une question de culture. Le vin qui est proposé se laisse boire sans difficulté, sans être un grand crû pour autant. Mais il est quand même assez facile de sentir le soleil qui a participé à la maturation des raisins. Pour des vacances, ça passe très bien !
Nous avons été reçu le premier soir avec un petit verre d’eau-de-vie de prune, servi en apéritif. Alors là, évidemment, c’est un peu plus costaud… Je ne sais pas trop comment est fait le dosage mais la sensation de sucre est quand même bien présente, voire un peu écoeurante. Bon, bien entendu, tout cela est à consommer avec modération… Il existe aussi de bons cafés (« kava ») qui peuvent être viennois ou de simples expresso un peu plus rustiques.
Aucun souci pour les tracasseries administratives pour les ressortissants européens, surtout depuis que la Croatie a rejoint l’Union Européenne en juillet 2013, et a même intégré la zone Euro en 2023. Il n’y a pas de formalités particulières autres que la détention d’un passeport ou d’une carte nationale d’identité pour les Européens. Aucun visa ne sera nécessaire.
Le voyage s’est effectué sur un Airbus de la compagnie Croatia Airlines. Au total, le vol a duré un peu moins de cinq heures depuis Paris, avec escale à Zagreb, mais méfiez-vous, certaines compagnies proposent des vols d’une durée de onze heures !! Nous avons décollé de Roissy Charles-de-Gaulle et sommes arrivés à l’aéroport de Ljubljana-Pùla, dans la banlieue proche de la ville. Voic un lien pour comparer les prix des vols pour Pùla.
Le transfert jusqu’à l’hôtel club s’est fait en car, affrété par les différents voyagistes qui avaient rempli l’hôtel. Si besoin, sachez qu'il y a de nombreux taxis, et même Uber sur place. Vous pouvez également louer votre propre véhicule dès l'aéroport.
En conclusion, je dois avouer que j’ai été ébahi par les lieux. La beauté des paysages est à couper le souffle et la richesse historique des lieux est incroyable. Et encore, je n’ai pas eu le temps de tout faire… C’est donc pourquoi j’ai voulu y retourner récemment. Et c’est malheureusement là que je me suis rendu compte que les prix avaient augmenté. Alors, si vous le pouvez, profitez-en rapidement !
PS : pour rendre la politesse à Foggy, n'hésitez pas à lire son récit de voyage à Dubrovnik, plus au sud en Croatie.
Points d’intérêts visités
1/
Église Sainte-Euphémie
2/
Amphithéâtre de Pula
3/
Temple d'Auguste
4/
Arche des Sergii
5/
Musée archéologique de Pùula
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