Bonjour à tous,
Après avoir lu (presque!) tous les billets des membres, je me lance à mon tour dans l’aventure pour vous livrer le récit de ma visite de « la perle du Danube » : la superbe et célèbre Budapest.
J’y suis allé pour un week-end prolongé de 3 jours et, je m’en suis rapidement rendu compte sur place, ce n’est vraiment pas assez long pour y voir toutes les splendeurs de la ville : on ne peut y faire qu’une simple découverte qui vous donnera, j’en suis sûr, le goût d’y retourner ! C’est aussi la raison pour laquelle je ne vous décrirai que ce que j’y ai vu mais je vous donnerai quand même d’autres édifices ou sites à voir pour un autre voyage (je me suis renseigné depuis : je prépare mon second voyage là-bas !).
Voici le récit de mon séjour, découpé chronologiquement.
Pour comprendre la suite, il faut que je vous dise d’abord que l’actuelle Budapest est issue de la fusion de trois « anciennes » villes : Obuda, Buda et Pest et que les visites peuvent se faire en fonction de cette division (d’ailleurs, c’est très souvent proposé comme tel dans les guides et sur les différents plans). Budapest est une ville dont beaucoup de bâtiments et de sites sont classés au patrimoine mondial par l’UNESCO : le château de Buda (château historique des rois de Hongrie), les rives du Danube, le quartier du château et l’avenue Andrassy.
En fait, le terme "château de Buda" désigne en réalité tout un quartier historique qui comprend plusieurs bâtiments, jardins et cours, le tout entouré de remparts, au sommet de la colline de Buda, accessible gratuitement. J'en avais fait une de mes priorités, et j'ai donc commencé par ça. Pour monter cette colline, privilégiez le funiculaire plutôt que le métro car vous pourrez admirer le paysage jusqu’au sommet. Il part depuis la rive ouest du Danube et parcourt simplement quelques dizaines de mètres. Vous pouvez biensûr faire l'ascencion à pied, c'est tout à fait faisable, mais le funiculaire a un petit côté vintage sympa :)
Au centre du (quartier du) château, se trouve l'ancien palais royal où résidaient les rois du pays. Aujoud'hui, cet énorme bâtiment héberge notamment 2 musées : la Galerie Nationale Hongroise et le Musée d'Histoire de Budapest. J'aurai bien aimé pouvoir visister les deux, mais faute de temps, je me suis contenté du premier cité. Les collections de peintures et sculptures de ce musée d'art couvrant tous les derniers siècles de création hongroise. J'avoue que je ne connaissaia l'art hongrois, j'y ai découvert des artistes intéressants comme Mihály Munkácsy ou Károly Lotz.
Quand vous vous promenez dans ce quartier, grimpez sur les remparts quand vous le pouvez, la vue sur le Danube et la ville est top. Flânez dans les ruelles autour du Palais, découvrez quelques jardins accessibles au public et qui offrent des haltes empreintes de sérénité.
Lieu de passage obligé, vous vous trouverez sûrement sur une terrasse panoramique appelée «Halászbástya» ou «Bastion des Pêcheurs», située sur une portion des remparts du château. L’aménagement vaut le coup et la vue est superbe. Vous surplombez une partie de Pest et du Danube. Vous apercevrez également l’île Marguerite. Ce « bastion » et ses sept tours représentent les sept tribus Magyar qui se sont établies dans le bassin des Carpates. Le nom de « bastion des pêcheurs » provient de la guilde des pêcheurs qui a été chargée de défendre ce tronçon de la muraille dans le Moyen Age.
En continuant votre chemin depuis le bastion vers l’église Matthias, vous verrez la statue équestre du roi Etienne 1er de Hongrie. L’église Matthias vaut vraiment le détour. Son toit couvert de tuiles de céramique aux couleurs et motifs variés offre un décor typique des églises d’Europe de l’est, comme peut l'être la Cathédrale Saint-Etienne de Vienne. Juste pour info, le musée des Arts décoratifs de Budapest présente la même belle toiture mais avec des dominantes de vert et il est un bel exemple d’Art Nouveau.
Très élancée, sa flèche est très travaillée. Construite à partir du XIIème siècle, elle subira des bombardements, des incendies et sera reconstruite définitivement en 1896. Durant l’occupation ottomane, elle a été transformée en mosquée. L’intérieur de l’église est superbe, les peintures sont magnifiques et la chaire est richement décorée.
Fait notoire : pour leur couronnement en tant que roi et reine de Hongrie le 8 juin 1867, François-Joseph 1er et son épouse Elisabeth de Wittelsbach, plus connue sous le pseudonyme affectueux de « Sissi », la famille impériale a choisi cette église. C’est également dans ce lieu et à l’occasion de cette messe qu’est jouée pour la première fois la « Messe du couronnement » de l’auteur hongrois Franz Liszt, que le compositeur dirige d’ailleurs lui-même.
Plus plat, la rive Est du Danube correspond à l'ancienne ville de Pest. C'est ici que vous pouvez faire du shopping, sortir le soir, voir le coeur vivant de la ville !
J'aimerais vous parler du plus célèbres des ponts de Budapest et qui est d’ailleurs l’emblème de la ville : le pont aux chaînes ou Szechenyi Lanchid. Datant de 1849, il s'agit du premier pont permanent construit sur la section hongroise du Danube et qui permettait de relier Pest et Buda. Sa structure est suspendue à ses 3 arches, par le biais d'énormes chaînes métaliques, d'où son nom. Dynamité par les Allemands (comme tous les ponts budapestois d’ailleurs) lors de la Seconde Guerre Mondiale, il a été entièrement reconstruit. A ce propos, juste un petit mot sur le fait que plus de 70 % de la ville ont été détruits et reconstruits.
Les vues sur et depuis ce pont font partie des photos souvenir classiques que vous pouvez ramener de Budapest. J'ai donc entamé ma deuxième journée par ce pont, avant de m'engouffrer sur la rive Est, au coeur de Pest.
Bien que la matinée soit déjà un entamée, je n'ai volontairement rien pris au réveil car je souhaitais prendre mon petit déjeuner au fameux salon de thé Gerbeaud («Gerbeaud ház» en Hongrois dans le texte) sur la place Mihaly Vorosmarty. Son nom vient du pâtissier suisse qui créa l’établissement. Pour ceux qui connaissent, il ressemble aux salons de thé viennois et vous pourrez bénéficier de la tradition de ces salons où les intellectuels et la bourgeoisie venaient manger des pâtisseries et boire du thé ou des cafés. En toute honnêteté, c'était bon, mais cher pour ce que c'était.
Le deuxième salon de thé le plus célèbre est le New-York qui vous fera replonger dans l’atmosphère du XIXème siècle.
En sortant du Café Gerbeaux, en vous dirigeant vers le nord-est, vous accéderez à l'avenue Andrassy, une des principales artères de la ville. Si vous avez la motivation, vous pourrez parcourir les 2310 mètres de cette avenue sur laquelle vous verrez l’opéra national, le musée Franz Liszt... une belle balade à faire pour voir les plus beaux bâtiments de la ville.
Et pourtant, tout n'y est pas rose non plus. J'aimerais vous partager un mot sur la Maison de la Terreur. Ce musée retrace l’histoire des dictatures successives. Il se situe dans un lieu hautement symbolique : l'ancien siège du parti des Croix Fléchées jusqu’en 1944 et transformé en quartier général de la police politique communiste.
Pour être complet, le parti des Croix Fléchées a aidé les nazis à se débarrasser des juifs en les jetant dans le Danube. Aujourd’hui, sur les rives du Danube, une sculpture retrace ces moments sombres de l’histoire de la ville à travers des paires de chaussures symbolisant le fait que les gens devaient se dévêtir et se déchausser avant d’être fusillés et jetés dans le fleuve.
En remontant l'avenue Andrassy jusqu'au bout, vous finiez par tomber sur la Place des Héros, autre lieu de visite incontournable si vous allez à Budapest. Elle fait partie (en plus de la ligne 1 du métro) de ces lieux classés par l’UNESCO. Vous y verrez notamment le monument du Millénaire, qui commémore les chefs des sept tribus Magyar et d'importantes figures historiques du pays. Si vous avez le temps, de là, vous pouvez visiter le muée des Beaux-Arts, le parc Városliget ou encore les bains Széchenyi. Pour ma part, la journée touchait déjà à sa fin, mais je m'étais tout de même prévu une troisième journée au vert ;)
La ville de Budapest offre de beaux écrins de nature, qu’il s’agisse de parcs ou d’île dont la plus connue est l’île Margit-sziget (ou île Marguerite). Cette île, considérée comme le poumon vert de Budapest, est recouverte par des espaces verts dans lesquels il est bon de se promener. J'ai passé mon début de matinée à longer le Danube pour y aller, la visiter, puis y manger un casse croûte devant la Fontaine Musicale, un bassin où des jets d'eau sont actionnés en accord avec un morceau de musique classique. Très reposan :)
Budapest est mondialement connue pour ses Bains dont les bienfaits remontent à plusieurs siècles, notamment à la période romaine. Alors, je ne pouvais partir sans essayer ! Et puis après avoir avalé des kilomètres à pied, je m'étais dit que ça me ferait le plus grand bien de finir sur cette note plus détendue.
Le gros dilemme qui va sans doute se poser pour vous sera celui de choisir entre les deux plus renommés : les bains Gellert (les bains se trouvent dans la partie sud du centre ville, du côté de Buda, près du Danube, au pied du Pont de la Liberté. 1118 Budapest, Kelenhegyi ut. 4. Téléphone : (36-1)466-6166 ) ou les bains Szechenyi (XIV., Állatkerti út 11. Ils sont situés près du parc d’attraction Vidam Park, du cirque et du zoo).
Les premiers sont un peu plus « indoor » tandis que les seconds se font à ciel ouvert. Les premiers sont typiques du courant hongrois de l’Art nouveau. Pour les seconds, vous avez sans doute vu les photos des gens qui profitaient des bains en jouant aux échecs, de l’eau jusqu’aux épaules.
Si vous le pouvez, offrez-vous les deux. Moi, j’ai fait les premiers. Le coût n’est pas trop élevé et l’eau chaude est un vrai bonheur. Vous devrez payer l’entrée et le vestiaire. Comptez, au maximum, une vingtaine d’euros. Il est également possible de louer sur place serviette, peignoir, et peut-être mêm maillot (j'ai un doute pour le maillot), mais j'avais prévu l'affaire et j'avais apporté mon propre maillot de bains et ma serviette.
En tout cas, c’est vraiment un moment de détente et je comprends la réputation qui est la leur. En plus, le cadre est vraiment magnifique. Pour info, en plus des bains Gellert, vous pourrez profiter de l’hôtel situé sur la colline, si vous vous y prenez en avance et si les tarifs élevés ne vous rebutent pas. Dans le coin, vous pourrez également jeter un oeil à la Citadelle qui se situe aussi sur la colline.
Pour aller plus loin, voici quelques conseils et infos qui peuvent vous être utiles :)
Avant de commencer, quelques mots pour vous parler de la partie « logistique » : pas de difficulté particulière pour se rendre dans ce pays membre de l’Union européenne depuis 2004. Il suffit d’une carte nationale d’identité ou d’un passeport en cours de validité pour entrer sur le territoire hongrois. En effet, il n’est plus nécessaire d’obtenir un visa, du moins pour un voyage d’agrément de moins de trois mois.
En vous y prenant à l'avance, vous devriez vous en sortir pour un séjour pas trop cher. Un vol Paris Budpaest dure 2h15 et vous pouvez trouver des billets AR à moins de 150€, voire moins de 100€ ! Voici un lien pour comparer les tarifs des vols pour Budpaest sur Kayak. Depuis l'aéroport, le centre ville de la capitale hongroise est accessible en bus. La ligne 100E fait la liaison en une trentaine de minutes, pour près de 3€. Si vous optez pour le taxi, plus rapide, prévoyez 25€ à 30€.
Pour ce qui est du logement, je recommande de chercher un pied à terre dans le quartier de Pest, près de la basilique Saint-Etienne et du Parlement. Ce quartier est central, avec de nombreux cafés, restaurants et sites touristiques accessibles à pied, comme le Pont des Chaînes et la rue Váci. Dans ce coin, selon le niveau de confort que vous choisissez, la nuit d'hôtel devrait vous coûter entre 60€ et 120€. Voici un autre lien pour comparer les tarifs des hôtels à Budpaest.
Une mise en garde s’impose, vous la lirez d’ailleurs dans beaucoup de guides et sur les sites du Ministère des Affaires Etrangères ou de l’Ambassade de France en Hongrie : faites attention aux pick-pockets et restez vigilants quant à votre argent (carte bleue et espèces) et vos documents d’identité. Pour les taxis, demandez des reçus et privilégiez ceux qui sont en station plutôt que ceux que vous hélerez dans la rue. Si vous voulez être tranquilles, privilégiez les transports en commun : la ville en possède beaucoup et tous les sites intéressants semblent être desservis. Pour votre parfaite information, sachez juste que vous devez utiliser un nouveau ticket à chaque correspondance.
Pour ceux qui conduiront, il y a des règles particulières (alcool à zéro, codes allumés, etc…). Enfin, faites attention dans les bars de nuit où, surtout les messieurs, vous pourriez être « invités » et vous retrouvez à payer très cher quelques petites consommations. Bref, toutes ces mises en garde se retrouvent sur http://www.diplomatie.gouv.fr
Mais que tout ceci ne vous fasse pas peur : avec un minimum de précautions dont on peut faire preuve dès que l’on sort de chez soi, le séjour ne pose pas de problème et vous pourrez pleinement profiter de la ville.
Pour le reste, la monnaie est le Forint (au moment de la rédaction du présent, 1 € = 392 forint, vous pouvez avoir le taux de change actualisé ici). Le change se fera à moindre frais sur place. Les cartes bancaires sont acceptées et vous pourrez retirer et payer sans problème.
La langue nationale est bien sûr le hongrois, mais beaucoup de commerçants parlent anglais ou allemand (Vienne se situe à moins de 250 km).
Passons maintenant au « vif du sujet », c’est-à-dire la visite de la ville.
Tout d’abord, pour comprendre sa richesse, il faut se replonger rapidement dans l’histoire de la ville et, à travers elle, dans l’histoire du pays.
Au temps des Romains, la ville de Pannonie se situait sur la rive ouest du Danube. Des tribus germaniques sont ensuite venues coloniser le territoire. On notera surtout l’influence des Magyars qui, après la conversion de leurs chefs, ont christianisé le pays.
Vint ensuite l’invasion des Mongols puis celle des Turcs au seizième siècle. A cette époque, la Hongrie était partagée entre les turcs, la Transylvanie et les Habsbourg (dynastie autrichienne). La Sainte Ligue a fini par faire fuir les turcs en 1686. Les hongrois ont eu leur destin en main quelques temps avant que les Autrichiens ne s’emparent des rênes du pays.
En 1918, l’Autriche est vaincue durant la première guerre mondiale et la Hongrie devient un pays souverain. Après un premier et très court intermède communiste, le Traité de Trianon vient délimiter le territoire tel que nous le connaissons aujourd’hui, faisant perdre les deux tiers du pays de l’époque. Lorsque, après s’être battu aux côtés des Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale, les hongrois ont voulu cesser la guerre en 44, les Allemands l’ont envahi, massacrant d’ailleurs de nombreux juifs à cette époque. Un an plus tard, avec l’aide des communistes, les Allemands seront chassés.
Jusqu’en 1989 (hormis la période de l’insurrection de 1956 rapidement écrasée par les soviétiques), le pays sera sous le joug communiste avant de prendre son indépendance. Toutes ces conquêtes et son histoire mouvementée font de la Hongrie et notamment de sa capitale, Budapest, un territoire riche en architecture et monuments.J’espère vous avoir donné envie d’y aller car, vraiment, la ville est riche et mérite un détour, peut-être plus long qu’un simple voyage de 3 jours d’ailleurs !
A bientôt.
Article mis à jour le 15/10/2024 - Signaler un abus
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2/
Bains médicinaux de Szechenyi (Szechenyi Gyogyfurdo)
3/
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4/
Thermes et piscine de Gellert (Gellert furdo)
5/
Église Matthias (Notre-Dame-de-l'Assomption de Budavár)
Ca donne envie merci !
Signaler un abusLe 20/05/2024
Avec plaisir ! Budapest est vraiment une destination que je recommande :)
Signaler un abusLe 22/07/2024
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